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Le blog du Théâtre Universitaire Royal de Liège

BB 2/4

6 Juillet 2007 , Rédigé par Asbl Théâtre Universitaire Royal de Liège Publié dans #Où il est question de théâtre

« Quand j'ai lu Le Capital, j'ai compris mes pièces », a écrit Brecht. En effet, c'est dans le matérialisme dialectique de Marx que Brecht va découvrir, en 1926, l'explication qu'il cherche à ce monde qu'il réprouve : 1) le monde est un chaos organisé par quelques-uns, les exploiteurs, à leur seul profit ; 2) les autres, les exploités, doivent en prendre conscience par un raisonnement critique ; 3) et si le chaos peut être compris, il peut être éradiqué. Et Brecht d'abandonner son envie de choquer, de provoquer purement et simplement, au profit d'une conception plus positive de son rôle de dramaturge : montrer au spectateur, dans un didactisme clairement affiché, à la fois les causes et les remèdes de ses maux. L'origine de ceux-ci n'est plus à chercher dans le caractère de l'homme, chez qui le bien et le mal sont dialectiquement présents ; non plus que dans un destin (fatum) tragique propre à la tragédie, ni dans l'éternelle condition humaine. La corruption du monde est le fait de la lutte des classes, elle-même d'ordre matérialiste et économique. Et le remède, c'est à l'homme de l'administrer. Pour porter à la scène à la fois cette analyse rationnelle du système social et les possibilités d'y remédier, c'est d'abord le théâtre qu'il faut changer et, de là, sa fonction. « Penser, c'est déjà agir », dit le marxiste, et Brecht d'ajouter : « La critique de la société, c'est déjà la révolution ».


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