Les stages et ateliers du TURLg, ou : « De la méthode turlgienne »
On peut faire de la musique bien avant de savoir le solfège.
On peut monter sur « les planches » bien avant de savoir ce qu'est le théâtre, voire même que ça existe. Ah, les petites têtes blondes « clowns »...
Et pourtant, tout comme la langue ou la musique, le théâtre a sa grammaire, ses règles que l'on doit un jour maîtriser si on veut sortir du « tout venant » : au théâtre, tout est permis... sauf le « n'importe quoi ».
Pour moi, la grammaire du théâtre concerne quatre éléments essentiels :
- le corps (voix, regard, mouvement),
- le mental (intelligence et émotion, énergie et générosité),
- l'espace (scénique et public)
- le texte (texte, sous-texte, non-texte, forme et contenu).
Ces quatre composantes doivent être abordées parallèlement, certes, mais aussi ensemble pour former un tout, solidement structuré, appelé « spectacle ». Cette structure demande un travail grammatical.
Le travail sur le corps et sur le mental permet de créer un personnage vivant. Celui-ci portera le texte - éventuel -, tant dans la forme que dans le sens, et il évoluera, pour soi et pour les autres - protagonistes et spectateurs -, dans un espace judicieusement occupé et pertinemment habité.
Il ne fut pas facile d'énoncer le principe (la règle de grammaire) ci-dessus. Ce l'est moins encore de le (la) mettre en œuvre : c'est à cela que servent nos stages et ateliers.
C'est l'exercice qui fait le maître.
Alors, cent fois sur nos claviers faisons des gammes, car « sans technique un don n'est rien qu'une sale manie », comme disait ce feu bon vieux Georges.
Robert Germay