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Le blog du Théâtre Universitaire Royal de Liège

Un retour aux sources : Le TURLg présente au public argentin (9-19 avril 2013) sa version de Fin de siècle sur l’île de l’auteur patagon Alejandro Finzi.

24 Mai 2013 , Rédigé par Asbl Théâtre Universitaire Royal de Liège Publié dans #Tournées

2013-04-11-15.38.46.jpgLes photos

En 1998 déjà, Robert Germay représentait le TURLg en Argentine lors d’une « mission exploratoire » (19-28 août 1998), répondant à une double invitation de deux collègues autochtones : Carlos Catalano et Alejandro Finzi, deux figures bien connues du monde du théâtre argentin.

Le premier, Carlos Catalano, éminent vétérinaire (sic !) n’en est pas moins Professeur et Directeur-fondateur de la Escuela Superior de Teatro de l’Université de Tandil. C’est à ce titre qu’il participait au 1er Congrès mondial (fondateur) de l’Association Internationale du Théâtre à l’Université, organisé par le TULg à Liège, 13-15 octobre 1994, et où il fut élu Vice-président de l’AITU pour l’Amérique latine. Un peu plus tard, en octobre 1998, il invitait alors le Président de l’AITU, Robert Germay, comme hôte d’honneur aux fêtes organisées par l’Université de Tandil pour marquer le 10e anniversaire de l’Ecole supérieure de Théâtre.

C’est à Lisbonne, au 3e Congrès Mondial de Sociologie du théâtre, du 30 octobre au 2 novembre 1992, que Robert Germay a rencontré pour la première fois Alejandro Finzi. Professeur d’histoire comparée de la littérature et du théâtre à l’Universidad nacional del Comahue à Neuquén (capitale de la Patagonie), mais aussi dramaturge très connu en Amérique latine (et souvent joué en Europe : Espagne, France…) et directeur du Théâtre Rio Vivo de l’Université de Neuquén. Ayant eu vent du voyage de Germay en Argentine, A. Finzi eut la bonne idée de l’inviter à Neuquén après Tandil. Après quelques jours à Neuquén (22-26 octobre), il le ramenait alors à Buenos Aires pour d’autres rencontres de travail à la Escuela Nacional de Arte Dramatico (Institut Nacional Universitario de Artes) pendant l’escale à la capitale.

Tandil-Neuquén-Buenos Aires : pas mal de kilomètres pour un programme très chargé de contacts variés, de conférences et exposés divers. Chargé mais fructueux, ce qui permettait d’écrire dans le rapport de mission de l’époque : « De toutes les discussions que j’ai eues là-bas à tous les niveaux, il ressort une volonté mutuelle de consolider et d’étendre nos échanges. Tous mes interlocuteurs se sont dit prêts à mettre tout en œuvre pour essayer d’organiser une tournée du Théâtre Universitaire liégeois en Argentine ». Rapport signé R.G. en date du 30 octobre 1998 !!!

Les Liégeois avaient déjà bien montré leur bonne volonté par anticipation en invitant à RITU le Théâtre Universitaire de Neuquén dès 1995 (RITU 12) puis en 1998 (RITU 15) et, bientôt, celui de Tandil en 1999 (RITU 16)

De plus, et surtout, nous avions mis en chantier en 2006 une pièce née en Patagonie, précisément, de la plume d’Alejandro Finzi, Fin de siècle sur l’île (La Isla del fin del siglo), que nous avons créée à Liège le 25 janvier 2008, soit 10 ans après les vœux pieux de Tandil. Il était décidément temps d’envisager sérieusement l’exportation en terres australes de ce beau produit argentin. L’auteur, qui nous avait fait l’honneur d’assister à la création liégeoise, nous fournit des contacts très officiels dans son pays, qui nous permettraient de faire un magnifique circuit de Buenos Aires à Ushuaia –excusez du peu ! Et ainsi nous entamions de longues tractations avec les autorités d’Argentine et de Patagonie, avec l’Alliance Française et même l’Ambassade de Belgique à Buenos Aires.

Pendant que s’échangeait ainsi un bon kilo d’emails au dessus de l’Atlantique, notre spectacle Fin de siècle sur l’île apprenait à tourner successivement en Allemagne (Stralsund, septembre  2008), en Estonie (Tartu, octobre 2008) et au Belarus (Minsk, octobre 2009).

Ces négociations avec nos hôtes argentins potentiels (dirons-nous « putatifs » ?) se poursuivirent ainsi, de manière très intensive, jusqu’à fin 2010, date à laquelle nous dûmes bien nous rendre à l’évidence : la Patagonie tombait à l’eau ! On se serait cru dans la pièce même de Finzi ! Immense déception, donc, à notre corps défendant : il semble bien que seule la conjoncture politico-économico-sociale que connaissait l’Argentine - et le Sud en particulier – à ce moment là soit responsable de ce frustrant échec, notamment, en invalidant pas mal de contacts sur lesquels nous comptions.

L’ULg, qui avait pris sa part dans l’aventure en dégageant un budget pour payer nos billets d’avion, accepta, heureusement, de consacrer cette somme à un autre déplacement : Fin de siècle sur l’île put ainsi participer au Festival International de Manizales (Colombie) en octobre 2011, et être « testée » devant un public latino-américain. Un lot de consolation, en quelque sorte… 

Heureusement aussi, Alejandro n’avait pas dit son dernier mot, et, en 2012, il nous dégotait une autre invitation : l’Universidad Nacional de la Patagonia Austral, l’UNPA de Rio Gallegos, tout au sud de la Patagonie, nous proposait de participer à ses XXVIe Journées de Littérature Française et Francophone, en y présentant notre spectacle, et en y donnant l’une ou l’autre conférence.

Cette fois était la bonne ! Et, après une autre année de tractations le TURLg s’envolait le 9 avril 2013 de Zaventem pour ajouter l’Argentine comme 41e à sa longue liste de pays visités. Ou : quand le rêve devient – enfin ! – réalité !

 

Robert Germay.

 

Ce fut donc pour nous l’occasion d’y faire connaître notre travail « Fin de Siècle sur l’île » ainsi que d’y présenter quelques pages récentes de l’histoire du théâtre universitaire ou de celle du théâtre belge grâce à deux conférences données respectivement par Robert Germay et par Alain Chevalier. L’accueil de l’ensemble fut plus qu’enthousiaste : nous étions vraiment les hôtes d’honneur de ces journées organisées annuellement par l’AALFF, l’Asociacion Argentina de Literatura Francesa y Francofona.  Quant à cette édition 2013, elle était menée, avec rires et sourires, par la professeur Claudia Cheuqueman qui s’est, de  l’avis unanime, coupée en quatre pour rendre notre séjour agréable et nous proposer un programme d’activités des plus denses. Qu’elle en soit ici vivement remerciée.

Qu’on en juge !

Arrivée à Rio Gallegos le mercredi 10 avril fin d’après-midi après 29 heures de voyage (Liège - Bruxelles National – Madrid - Buenos Aires – Rio Gallegos : quelque 14.000 km !). Survol de la Patagonie devant un paysage rappelant parfaitement notre scénographie (à moins que ce ne soit l’inverse ?). Installation à l’Obispado et souper dans un snack encore ouvert : premier steak argentin...  

Le jeudi 11, ouverture du colloque à 10.30 avec une conférence inaugurale par Robert Germay sur l’histoire du théâtre universitaire et sur la création de l’AITU et à 19.00, en clôture de la journée, celle d’Alain Chevalier sur « Les mutations de l’institution théâtrale en Belgique de 1960 à 1985 ».

Vendredi 12 : montage puis représentation de Fin de siècle à 21.00 devant quelque 200 spectateurs très attentifs et, cela allait sans le dire là-bas, en présence de l’auteur. Nous ne résistons pas à l’envie de partager avec vous ce qu’en disait le lendemain le journal régional TiempoSur, el diario de Santa Cruz, à la une et en page 17 : « El Teatro del Obispado quedó deslumbrado con la obra “La Isla del Fin del Siglo” […]. Un gran cierre para las XXVI Jornadas de Literatura Francesa y Francófona se vivió ayer, con gran cantidad de público que acompañó una pieza teatral de grueso calibre y dejó al público deslumbrado. » (Le Théâtre de l’Obispado  admiratif devant le spectacle Fin de siècle sur l’île. On a vécu hier un grand moment de clôture pour les 26e Journées de Littérature Française et Francophone en présence d’un public nombreux venu assister à une pièce de théâtre d’envergure et qui l’a laissé admiratif ». Le reste de l’article est à l’avenant…).

Samedi 13 : Départ très tôt (6h ?) pour El Calafate et le glacier Perito Moreno ; lever du soleil sur la route ; avec les aléas d’usage (pneu crevé – carrément troué, même -, course cycliste qui nous retarde, un steak au dîner ou, pour changer, une truite saumonée,…).dejeuner-a-Calafate.jpg Difficile de décrire ce que nous avons ressenti face à ce paysage. Voyez les photos !

Dimanche 14 : transfert vers Buenos Aires avec notre avion-malle et nos bagages et installation à l’hôtel.

Lundi 15 : relâche (c’est lundi !).

Mardi 16 : un petit théâtre plus que sympathique situé dans un faubourg de Buenos Aires, El Galpon de Diablomundo, nous avait été « dégoté » par Chantal Heck, grâce à ses contacts familiaux et amicaux, pour y organiser une représentation côté capitale. Merci à Martin Wolff et à Sergio. Représentation qui fut, comme à Rio Gallegos, un succès public. Ou « quand le spectacle et le public sont bons ». Il est toujours difficile de se jeter des fleurs à soi-même. Alors, n’hésitez pas à aller sur le blog de nos hôtes du jour.

Mercredi 17 et jeudi 18 : retour «plic ploc » vers notre vieille Europe…

Tout cela pour vous donner un tout petit aperçu de ce que fut cette tournée exceptionnelle. Nous vous en parlerons certainement encore au détour d’une rencontre…

Et last but not least, qu’il nous soit permis de remercier notre Chef pour la persévérance, pour ne pas dire l’acharnement, dont il a fait preuve ces dernières années en vue de faire aboutir ce projet et nous le faire partager. Et, bien entendu, tout cela n’aurait pas été possible sans le soutien indéfectible de notre alma mater, qui a, une fois de plus, subventionné le voyage. Merci donc à notre Vice-Recteur.

 

Alain Chevalier

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