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Le blog du Théâtre Universitaire Royal de Liège

DU RAPPORT ARTS ET SCIENCES 2/5 - De l’énergie au théâtre

25 Juin 2007 , Rédigé par Asbl Théâtre Universitaire Royal de Liège Publié dans #Où il est question de théâtre

Après avoir inventé la photographie, quand l’homme a voulu que ces images fixes s’animent, il a dû d’abord inventer la caméra qui filme plusieurs images à la seconde (énergie de la manivelle qui entraîne des axes et des roues dentées), puis le projecteur et, surtout, la lampe qui lui convient (autre forme d’énergie... et de combustion), pour enfin projeter les mêmes images en public sur un écran : le cinéma était né.

 

Ce qui précède paraît d’une évidence mesquine.


On sait généralement moins que l’histoire du théâtre, un autre et bien plus ancien art de montrer à un public « des images animées » (en trois dimensions), est aussi tributaire d’inventions technologiques qui ont jalonné son évolution.


Les Grecs, pères du théâtre occidental, donnaient dès le 5e siècle avant J.-C. les premières représentations théâtrales (elles duraient jusqu’à trois jours entiers) dans d’immenses amphithéâtres éclairés par une énergie particulièrement économique : la lumière du soleil.  Celle-ci a été utilisée, pendant quelque vingt siècles : par les Romains, puis pour les grands spectacles en plein air qu’étaient les Mystères, les Passions et autres fabliaux et jeux profanes qui animaient les foules du Moyen Age, d’abord sur les parvis des églises, puis sur les places publiques.   Et jusqu’à aujourd’hui, cette forme d’éclairage « écologique » persiste dans le théâtre dit « de rue », forme théâtrale qui a encore ses lettres de noblesse.

Patara-Amphitheatre.gif

 

Lorsque le théâtre s’est professionnalisé, à partir du 16e siècle avec la Commedia dell’Arte (en effet, jusque-là, il était le fait d’amateurs, depuis l’origine !), les Molière, Racine, Corneille etc. abritèrent leurs scènes dans des espaces clos, généralement à la cour de rois ou de princes.  L’avantage en était que, outre recevoir les faveurs du prince, on pouvait mieux percevoir les entrées du public ainsi canalisé et désormais payant !  Le désavantage, lui, était technique : il fallait éclairer ces espaces désormais privés de la lumière de l’astre du jour !  Et l’on utilisa des bougies...  Beaucoup de bougies, sur d’énormes lustres qui éclairaient aussi bien la scène – les acteurs – que la salle – les spectateurs.


Or, une bougie, ça ne brûle qu’un certain temps donné : le temps de combustion de la mèche et de la cire.  Il fallait donc les remplacer régulièrement...  toutes.  Ce simple fait technique incontournable est à l’origine du découpage des pièces classiques en « actes » : ceux-ci correspondaient, par expérience, au temps de combustion des bougies.  À la fin de l’acte, il était impératif de descendre (énergie des poulies et d’huile de coude) les nombreux lustres, de changer les bougies, seule source de lumière, et la pièce pouvait alors reprendre...  jusqu’à la fin de l’acte suivant.

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