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Le blog du Théâtre Universitaire Royal de Liège

Monsieur Bracke à Stralsund ? Finalement calmé ?

18 Septembre 2009 , Rédigé par Asbl Théâtre Universitaire Royal de Liège Publié dans #Tournées

LES PHOTOS

C’est ce mardi 8 septembre 2009 dernier, alors que Liège se préparait à une journée comme les autres, que les réveils de Sibylle, Ben, Christophe et David les sortirent de leur sommeil d’une alarme stridente. « Sors la Brackemobile, Christophe ! Stralsund nous attend ! » Aussitôt dit, aussitôt fait, nous étions en route vers la mer Baltique, partis pour dix heures de route à jamais plus de 100 km/h ! En effet, la Brackemobile, pour l’occasion, était une camionnette qu’un rongeur avait trouvée à son goût, et qui avait un très sérieux problème d’accélération… Le temps de se rendre compte que ce n’était pas juste le diesel qui avait besoin de chauffer, nous étions trop loin pour revenir ! Mais qu’importe ce genre de détails, vu les travaux sur la fameuse A1 allemande, nous n’aurions de toute façon pas pu faire beaucoup d’excès de vitesse…

Dès l’arrivée, ce furent les retrouvailles avec les vieilles connaissances, rencontrées l’année passée lors de la tournée de « Fin de Siècle sur l'île ». La troupe de Stettin était là, ainsi que – pour le plus grand plaisir des yeux – la troupe de ballerines de Cracovie. Nous y avons aussi retrouvé Axel, muni de son éternel sourire, et Anke n'était évidemment pas loin. Il y avait aussi Manu, qui garde un souvenir ému de sa venue au RITU et Lili, toujours d’aussi bonne humeur, et avec eux tout le groupe du Stick’er Theater. Du côté des nouvelles rencontres, il y avait le Spinatheater (Théâtre épinard ? Théâtre et Pinard ?) de Solingen, avec qui nous avons passé de fort bons moments sur la plage de l’auberge de jeunesse. Ah oui, l'AJ est au bord du Sund, antichambre de la Baltique.

Le mercredi 9, marquait le début des ateliers. Trois options étaient proposées : le yoga avec Ania (une autre retrouvaille de l’année passée), la danse avec le groupe de Cracovie ou le théâtre avec votre serviteur, David Homburg. Les festivaliers n’étant pas impliqués directement dans l’organisation des ateliers (environ 20 personnes) se répartissaient donc entre ces activités, ce qui faisait des groupes assez petits. J’ai donc passé trois matinées à montrer – surtout aux gens de Stettin – comment planter des choux à la mode de chez nous, parfois aidé par Benoit et Christophe. Sibylle, elle, a été la seule de ce festival à oser affronter la rigueur des entraînements des danseuses de ballet polonaises et de leur gargantuesque chef.

L’après-midi a eu lieu la traditionnelle parade à travers la ville de Stralsund. Comme l’an passé, les réticences de départ ont vite laissé place au plaisir d’y prendre part. On s’est bien amusés à interpeller la population passablement âgée de Stralsund, qui ne s’attendait pas à cette déferlante de couleurs et de mouvements. En plus, la parade faisait passer la moyenne d’âge sous la barre des 50 ans, ce qui n’est pas si fréquent, par-là.

Ensuite, apéro, souper, et puis le spectacle du Stick’er, une version de « Huit femmes » suivie d’un match d’impro. Un verre à la Loge (comme ils appellent la cafétéria de leur salle). Enfin, dix bornes de route jusqu’à l’auberge et fiesta sur la plage jusque plus tard que prévu, avec les Solingois et les Stettinois. Notons aussi que c’est durant cette soirée que Christophe, pour la première fois, a pris les balles de jonglerie en demandant comment on faisait.

Le jeudi 10, le petit train-train s’est remis en marche : ateliers le matin, après-midi libre, où les Belges se sont montrés dignes de ce qu’ils étaient la fois passée, en jonglant et en faisant du rock acrobatique dans la cour du Stick’er. Le soir, c’était le spectacle de ballet des Polonaises, basé sur celui de l’an dernier, avec quelques adaptations, toujours aussi précis et travaillé. Ensuite, Loge et plage…

Vendredi 11, ateliers – jonglerie – danse. Christophe, au terme de cette journée, maîtrise la cascade à trois balles et s’entraîne déjà à quelques figures, montrant qu’il n’est finalement pas si difficile d’apprendre à jongler… C’est également dans cette après-midi libre que Sibylle et moi avons organisé un cours de rock avec les gens de Solingen, dans la cour, entraînés par la musique de la Brackemobile. Dans la soirée, nous avons vu la représentation de la troupe de Stettin. Leur spectacle était très différent de ce que nous faisons, et le fait de le voir m’a permis de comprendre pourquoi l’atelier donné ces trois derniers jours les a laissés tellement perplexes… C’est également ce soir-là que sont arrivés le Chef, David et Mélanie, la troupe des Brackes était au grand complet !

Le samedi 12, rupture du train-train : ce soir-là, nous jouions ! Les deux heures de répétition que nous prévoyions le matin se sont transformées en une journée entière, mais nous avons fini par y arriver. Le spectacle, « Comment calmer Monsieur Bracke ? », crée en Roumanie en 2007 et repris au TURLg durant la saison 2008-2009, s’est bien passé. Le public, essentiellement non-francophone, était unanime sur le fait que la pièce était aisément compréhensible, et apparemment, ça leur a plu. Du coup, la fête du soir a été particulièrement longue…

Et le matin du dimanche 13 particulièrement douloureux pour les crânes, surtout qu’à force de boire des bières dans le vent, assis sur du sable humide, la crève commençait à se répandre, et les Dafalgans effervescaient tant qu’ils pouvaient. Amère Baltique !

Pour conclure cette journée pluvieuse et venteuse, nous avons vu un travail commun entre la troupe du Stick’er et celle de Stettin, et le spectacle de Solingen. Ce dernier était un travail sur les super-héros de notre époque, joué avec une énergie et une maîtrise du corps épatante. Franchement un bel exemple de travail théâtral réussi avec un groupe d’ados.

Après une dernière soirée de souk, non pas sur la plage (pluie et vent nous en empêchaient), mais dans un bungalow et après avoir mécontenté les autres hôtes de l’auberge, nous avons ensuite repris la route avec la Brackemobile, plus poussive que jamais. Bracke home !

 

Je terminerai cet exposé par un petit guide de survie basé sur nos expériences à Stralsund :

 

Un Allemand vient vers vous et vous dit « Fromage ! ».

Dans son pays, ça veut dire bienvenue. Ca veut aussi dire fromage. C’est en fait le seul mot de français qu’il connaît. Nous recommandons le passage à l’anglais ou à l’allemand qui facilitera la communication.

 

Une Allemande vous répond « Je ne comprends pas, je suis une baguette de fromage ».

Elle montre ainsi sa maîtrise de la langue française, supérieure à celle de l’Allemand mentionné dans l’exemple ci-dessus. Par contre, si vous continuez la conversation en français, il y a effectivement des chances qu’elle ne comprenne pas plus qu’une baguette de fromage. Nous recommandons la même solution que ci-dessus.

 

Une cuisinière insistante vous harcèle en répétant sans cesse « Essen ! ».

Il vaut mieux céder tout de suite : leur entêtement est proverbial. Toutefois, étant donné que quand on plante une graine sur le sol allemand, elle donne automatiquement naissance à un arbre à Leberwurst, ne vous attendez pas à faire une overdose de légumes. Si vous décidez d’aller plutôt manger des harengs de la Baltique – dont la réputation n’est pas usurpée - veuillez prévenir au moins deux jours avant, merci !

 

Un de vos amis vous agresse en vous disant « Ta mère bat le tic ! ».

C’est le syndrome qui découle de l’absence de légumes et de l’excès de bière dans l’alimentation. Enfoncez-lui un fruit dans la bouche en répondant « La tienne est dégueulasse, les poissons baisent dedans ».

 

Votre camionnette fait du 45 à l’heure sur l’autoroute en montée.

Ramenez-la à Liège, chez AVIS, au plus vite, les deux heures que ça vous fera perdre seront largement récupérées par la suite, et ça sauvera vos nerfs…

 

« Der Regisseur ist in der Loge »

Non, ça ne veut pas dire que le régisseur est dans la loge, mais que le metteur en scène est à la cafète. Faut suivre !

 

Bisous,

 

David « Le Top » Homburg

 

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