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Le blog du Théâtre Universitaire Royal de Liège

Le TURLg relance un Liège-Dakar, 1-11 juin 2010

18 Juin 2010 , Rédigé par Asbl Théâtre Universitaire Royal de Liège Publié dans #Tournées

 

Théâtre SoranoLes photos

Nos premiers contacts avec le Sénégal remontent déjà au début des années 90, lorsque le TURLg s'attelait à la création de l'AITU (Ass. Int. du Th. à l'Université). A la table des discussions en la matière, on retrouvait déjà, dans l'équipe de base, e.a., Ousmane Diakhate, Professeur de Théâtre à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il entra dans le Comité Exécutif de l'AITU dès le Congrès fondateur de Liège en 1994, où il fut élu Vice-Président (pour l'Afrique Sub-Saharienne), position qu'il occupe encore aujourd'hui. Au Congrès de Valleyfield-Québec (1997), Ousmane proposait d'organiser le suivant chez lui, et il m'invitait à Dakar pour vérifier sur place la faisabilité du projet. C'est ainsi que le TURLg put présenter son fameux Karl Valentin, Le Projecteur réparé ?, en janvier 1998 (trois fois en trois lieux différents à Dakar, notamment à l'Institut Français). Cette première visite fut en tous points convaincante. Je me souviens fort bien du bon accueil que nous avons reçu de toutes parts : du côté sénégalais, par Ousmane et son équipe d'abord, mais aussi auprès du Ministre de la Culture de l'époque, Monsieur A.E. Kane ; du côté français par Monsieur Guy Maurette, Directeur du Centre Culturel Français de Dakar ; du côté allemand même (nous jouions Karl Valentin !) auprès de M. Frank Berthold, Directeur du Goethe-Institut à Dakar ; du côté belge, enfin, par M. Freddy Jacquet, délégué de la Communauté française Wallonie-Bruxelles ; par notre autre Liégeoise, Mme Danièle Latin de l'AUPELF, et par Mme Brigitte Brasseur, du Département des Lettres modernes, et jusqu'à Philippe Laurent, comédien-animateur, alors en poste à Dakar. Sans oublier, surtout, l'accueil très chaleureux du public dakarois ! Rien que de bons souvenirs...

Le 3ème Congrès Mondial de l'AITU se déroula donc bien à Dakar en 1999, à la satisfaction générale. Organiser un tel évènement en terre africaine n'était pas une mince affaire : encore merci, et chapeau ! à Ousmane (sur l'AITU, voyezwww.aitu-iuta.org)

En 2002, c'est avec Si tu m'aimes...de Hans Sachs, que nous répétions l'expérience, pour jouer à Dakar et, cette fois, au Théâtre Sorano, svp, le plus grand théâtre de l'Afrique de l'Ouest, en présence, notamment, de M. l'Ambassadeur de Belgique à Dakar, M. Philippe De Clerck. De plus, les efforts de M. Marc Clairbois, délégué de Wallonie-Bruxelles à l'époque, nous valurent une invitation à décentraliser notre spectacle à Saint-Louis, l'ancienne capitale sénégalaise, au Centre Culturel Français Gaston Berger. Le Directeur de celui-ci, M. Vincent Giovanni fut d'ailleurs très satisfait de notre prestation devant un public on ne peut plus populaire et intergénérationnel : ce - trop court - séjour à Saint-Louis reste le souvenir le plus marquant de cette belle tournée de janvier 2002. Des anecdotes ? Notre voyage coïncida, bien fortuitement cette année-là, avec la déconfiture de notre compagnie aérienne nationale SABENA (Such A Bloody Experience Never Again. Eh oui, le temps passe), ce qui eut quelques fâcheuses incidences sur le prix des billets... Et une conférence que Robert Germay devait faire pour les étudiants d'Ousmane fut annulée : grève générale surprise des "auditeurs" pour cause de Coupe d'Afrique des Nations ! Heureusement, cette année 2010, nous avons échappé de justesse à la Coupe du Monde, ouf !

En 2010, huit ans plus tard, imaginez si l'appétit était grand de remettre le couvert. Et notre Ousmane eut la bonne idée de nous inviter à nouveau, sous sa casquette de Professeur (Atelier de recherche et de pratique théâtrales de la Fac. des Lettres et Institut supérieur des Arts et des Cultures à l'Université Cheikh Anta Diop), mais, aussi, cette fois, sous le képi de Directeur général du Théâtre national Daniel Sorano, qu'il coiffe désormais depuis quelques années déjà... et qui lui sied à merveille !Ousmane et RG

Départ donc de Vincent P., Marco P., Dominique D. et du Chef le mardi 1er juin à 11h25 de Zaventem, d'où un vol direct (ça devient rare dans nos tournées !) devait nous amener à Dakar à 15h35 heure locale (deux heures de décalage avec chez nous). Le trajet de l'aéroport Sedar Senghor à l'université nous a montré que le réseau routier qui entoure Dakar évolue vite et bien, dans le sens d'un désenclavement du centre ville. Au passage, nous admirons l'imposant - Kolossal - monument, dans un impressionnant style nord-coréen pur jus (voyez nos photos), inauguré il y a deux mois par le Président de la République, Maître Abdoulaye Wade : reste à voir quand les abords du mastodonte seront terminés (tiens, et comment va le quartier de notre Calatrava ?)... Nous constatons aussi que l'Océan érode de plus en plus, et inexorablement la longue plage qui borde la route. La différence, en 8 ans, est visible à l'oeil nu. Y'a du problème dans l'air, les gars : va falloir remblayer fissa. On nous dit que c'est prévu. Installation dans la confortable résidence universitaire pour professeurs et autres invités, sur la Corniche Ouest. Premières couches de protection anti-moustiques... Repos bien mérité.

Le lendemain, nous investissons le Théâtre Sorano où nous devons jouer à 17 heures déjà. La préparation se déroule au rythme de là-bas, lentement mais sûrement : il ne restait plus qu'aux machinistes à nous bricoler un tableau et une table de toutes pièces. Ce qui fut fait. Ah, les miracles du bricoleur sénégalais sans outils...

Nous avons donc joué le mercredi 2 et le jeudi 3 à 17 heures pour des étudiants nombreux. Etrange et nouveau pour nous de se trouver ainsi devant un public plus qu'attentif, disons : studieux, chacun et chacune ayant un cahier sur les genoux et un bic en main ! Il faut dire que le spectacle était l'objet d'un travail écrit, à rendre d'ici peu comme exercice de critique théâtrale dans le cadre de leurs études.

C'est aussi la raison pour laquelle un débat d'une heure fut organisé immédiatement dans la foulée des représentations, Ousmane, le Chef et la troupe répondant aux questions des spectateurs. Celles-ci permirent, en quelque sorte, de faire cours sur l'histoire et l'esthétique théâtrales. Je ne doute pas que l'échange fut enrichissant pour les deux parties. Dans cette honorable assemblée, nous avons eu aussi le plaisir de remarquer la sympathique présence - les deux fois - de l'actuelle Déléguée Wallonie-Bruxelles International, Madame Anne Lange. Je serais tenter d'orner son nom d'une apostrophe judicieusement placée, tant son accueil fut chaleureux, attentif et dévoué pendant cette première semaine dakaroise. Un ange, on vous dit ! D'ailleurs, c'est une Liégeoise. Ca dit tout.

Hôtel Cap Saint LouisLe lundi 7, un taxi-brousse, brinquebalant comme un vrai taxi sénégalais, nous amenait à Saint-Louis où nous avons passé deux jours tout confort à l'Hôtel Cap Saint-Louis. Piscine et farniente. Et c'est bien là le petit bémol. Nous espérions bien jouer aussi à Saint-Louis, comme naguère. D'autant plus, disons-le, que Saint-Louis est jumelée avec Liège ! Madame Lange a bien contacté la Municiplaité Saint-Louisienne en la personne de l'adjointe au Maire, Madame Ba, et celle-ci a transmis la demande au Service Culturel de l'Université de Saint-Louis. Et j'ai négocié moi-même avec ces deux interlocuteurs locaux par téléphone : leur bonne volonté était manifeste. Mais les circonstances ne permirent pas de concrétiser le projet d'une représentation dans des conditions techniques acceptables. Par ailleurs, le Centre Culturel Français, auquel Ousmane avait fait une demande, se révéla indisponible à ce moment. Bref, chou blanc et coup dans l'eau. Ceci-dit, ce petit séjour à St Louis nous a permis de rencontrer, logeant au même hôtel, deux connaissances liégeoises : Véronique Marit, de Dérives Production et Christine Pireaux, de Wallonie Image production, toutes deux participant à "Louma", un colloque organisé par Africa Doc, à Saint Louis, précisément. Comme "de" quoi, les Liégéois, ça voyage !

Retour à Dakar le jeudi 10, et de là, à Liège, à l'aube du samedi 12 juste avant le début de la saison des pluies, merci.

Autre rencontre anecdotique et amusante : nous avons assisté, par hasard, le vendredi matin au tournage d'une capsule de Yvan le Bolloc'h et ses Manouches dans le pittoresque jardin de l'Institut Français de Dakar. Comme "de" quoi aussi, le monde est petit... et le Sénégal attirant.

Nous tenons à remercier encore Ousmane Diakhate qui a, une fois de plus, démontré ses vertus d'organisateur et sa grande convivialité (sans parler des qualités culinaires de son épouse...). Vieil habitué de nos Rencontres Internationales, Ousmane nous a promis d'amener à RITU 28 (28/2-6/3/2011) - enfin ! - une troupe de son Université : ce sera une grande première ! Inch' Etcaetera...

Merci encore aussi à Madame Lange pour sa disponibilité et merci, enfin, à la Communauté française et au WBI : l'aide financière accordée cette fois, comme par le passé, a permis au TURLg de maintenir et développer ses contacts avec un des pays les plus attrayants de l'Afrique occidentale.

Robert Germay

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