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Le blog du Théâtre Universitaire Royal de Liège

Avrupa Üniversiteleri Tiyatro Senligi (Festival européen de Théâtre Universitaire), ISTANBUL, 2-16 mai 2010 : un mastodonte

20 Mai 2010 , Rédigé par Asbl Théâtre Universitaire Royal de Liège Publié dans #Tournées

IstanbulLes photos

L'année dernière, le TURLg ajoutait pour la première fois la Turquie à son palmarès, en présentant Le Joueur de flûte à Caraburun, Didim et Akbük (voir notre article) dans la partie asiatique du pays. Nous fûmes heureux de découvrir Istanbul cette fois, du moins une petite partie, l'européenne, autour de Taksim, jusqu'au pont Galatea et Topkapi. L'"affaire" Istanbul a démarré avec un jumelage réalisé par la Ville de Liège, vitrine des Capitales européennes de la Culture 2010, avec ses consœurs, la hongroise Pècs et l'allemande Bochum (pour la Ruhr). Robert Stéphane, chargé par l'échevinat de la Culture de piloter ce jumelage, prit contact avec nous en tant que représentant à la fois l'Université et le théâtre. Merci à lui. D'une part, nous invitions ainsi à participer à notre RITU 27, une troupe stambouliote, une observatrice du Festival de Théâtre Universitaire de Pècs, et une troupe de Bochum. D'autre part, nous étions invités à participer à l'European University Theatre Festival organisé à Istanbul du 2 au 16 mai 2010. Son coordinateur général, Ümit Özdemir, était d'ailleurs lui aussi présent à RITU 27, pour peaufiner les détails de notre participation. Par parenthèse (parenthèse intéressante au sens propre), cette opération "Liège, vitrine des capitales européennes 2010" nous valut des aides financières de l'Echevinat de la Culture de Liège et du GRE (Groupement de Redéploiement Économique du Pays de Liège) pour le RITU et le projet Istanbul. Nous les en remercions vivement.

Quelques capitales marquantes ont accueilli des spectacles du TURLg au cours de ses innombrables tournées : Amman, Amsterdam, Belgrade, Berlin, Bruxelles, Budapest, Dakar, Dublin, Jérusalem, Kiev, Minsk, Vilnius, Paris, Rabat, Zagreb... Toutes ont leur attrait, mais, c'est incontestable, Istanbul est la plus énorme, mythique, gigantesque et secouante. Le terme "mégalopole" y prend tout son sens. 120 km de diamètre (imaginez que Liège s'étende jusqu'à Gand) d'urbanisme chaotique à cheval sur deux continents...

Nous débarquions donc, après un agréable vol Turkish Airlines, à Istanbul par quelque 30° Celsius, le me. 12 mai. Accueillis par notre dévoué jeune guide-volontaire, Mertcan Uzun, nous prenions nos quartiers au très correct Hotel Monopol, à mi-chemin entre Taksim Square et le pont Galatea, rendez-vous de tous les touristes possibles. L'épais programme que nous avons découvert dans nos Welcome Packs ne laissait aucun doute : à mégalopole, méga(lo)festival! Qu'on en juge : 50 troupes en 2 semaines, du di. 2 au di. 16 mai, parmi lesquelles 13 troupes étrangères (Grèce, Slovaquie, Slovénie, Japon, Estonie, Autriche, Allemagne, Pays-Bas, Serbie, Hongrie, Suisse, Bulgarie, et Belgique sauf erreur ou omission) et 37 troupes des quatre coins de la Turquie. Ce qui démontre à la fois l'étendue du pays et la vitalité du théâtre universitaire là-bas.

Festival IstanbulRevers de la médaille de ce gigantisme, il était difficile, voire impossible, de voir ou croiser d'autres troupes. A cela, plusieurs raisons : la dispersion des lieux d'hébergement, la brièveté du séjour de chaque groupe (3 jours; le TURLg, échappant à la règle, est resté, lui, 5 jours, en juste retour du RITU), l'éloignement géographique des 6 salles utilisées, la coïncidence fréquente des heures de plusieurs spectacles du même jour, les mémorables embouteillages du trafic stambouliote... Même le coordinateur en chef, Umit, m'avouait ne pas avoir pu voir tous ses invités ; et cela, malgré une organisation rigoureuse et richement encadrée par une armée de bénévoles (volunteers) attentifs et disponibles.

Mes collègues de l'AITU, Jean-Marc Larrue (Valleyfield-Montréal), Françoise Odin (Lyon) et Karin Freymeyer (Bochum) qui, eux, ont pu participer au symposium organisé la première semaine sur "La Formation théâtrale" (pendant ce temps, nous jouions, nous, à Timisoara) m'avaient déjà prévenu par e-mail à leur retour (avant notre départ de Liège) de cet état de fait. Nous n'avons pu que constater qu'ils avaient raison, et nous sommes bel et bien restés sur notre faim quant aux contacts avec les autres théâtreux universitaires invités. Nous avons bien participé à un Festival-évènement mastodonte, pas à une Rencontre, comme celles que nous avons coutume d'écumer dans nos tournées habituelles.

En revanche, ce séjour nous permit au moins de rencontrer l'aimable Consul-Général de Belgique à Istanbul, Monsieur François del Marmol, qui nous fit l'honneur et le plaisir de nous convier à un sympathique raout sur la terrasse ensoleillée du Consulat, en compagnie d'élèves de PARTS (la fameuse école de Anne Teresa de Keersmaeker) présente elle aussi pour des représentations dans un autre cadre à Istanbul. Encore merci pour sa chaleureuse réception et son excellent buffet.Réception du Consul

On l'aura compris : peu à dire finalement de ce festival sur le plan théâtre, sinon que le seul spectacle que j'ai pu voir (Cholera Street, par le Bahcesehir University Musical Company au Garajistanbul) m'a permis d'apprécier la qualité de jeu générale des acteurs.

Quant au TURLg, il devait à l'origine, amener son Si tu m'aimes.... Il fallut le remplacer au pied levé... pour cause de pied cassé à notre déjà demi-directrice bien aimée, par Communication à une académie de Kafka, qui nous permettait de ne rien changer dans les billets d'avion : la même équipe peut en effet assurer les deux spectacles. C'est aussi ça le TURLg : polyvalence et mobilité ! Nous pouvons affirmer que, le sa. 15/5 à 17h30, le succès fut au rendez-vous, une fois de plus, malgré la redoutable barrière de la langue : pas mal de spectateurs nous en ont assuré, en nous disant "brillants", et notamment en souhaitant nous revoir l'année prochaine.

Mais ça, c'est une autre histoire, qui nous échappe totalement. Les organisateurs eux-mêmes ne peuvent pas encore nous affirmer qu'ils pourront renouveler l'expérience, une fois épuisée la confortable manne que leur a valu Istanbul 2010 Avrupa Kültür Baskenti (Capitale Européenne de la Culture). Inch'Allah, Atatürk, et tous les autres, donc !

Nous caressons quand même l'espoir de participer l'année prochaine, en tout cas, au festival d'Ordu (toujours en Turquie), dont nous avons dû refuser, cette année, l'invitation pourtant insistante, par manque de temps dans notre lourd agenda.

Quelques nouvelles menaces du fameux nuage islandais ne nous empêchèrent pas de regagner Liège - et ses frimas - le lundi 17 mai.

Pour conclure, je prends plaisir à remercier encore Ümit et toute son équipe; sans oublier le WBI qui a bien voulu couvrir, cette fois, nos frais de voyage (le caractère très officiel de ces échanges européens 2010 n'y est sans doute pas pour rien...).

On ne peut que souhaiter - malgré tout - longue vie à ce premier festival international de théâtre universitaire chez nos amis turcs.

Tesekkürler

Robert Germay

PS: Dans deux semaines, un nouveau choc thermique attend Kafka au Sénégal, du 1er au 11 juin. Il faut de la santé, j'vous jure...

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